Après s'être fait taper sur les doigts par NVIDIA qui a déployé un correctif suite au Patch Tuesday
Microsoft a confirmé plusieurs bogues dans Windows 11 remontant à juillet 2025. Ces bugs auraient été causés par la mise à jour 24H2 (KB5062553), qui a affecté les composants système reposant sur XAML, un langage de balisage utilisé dans Windows pour les composants d'interface utilisateur. Bien que ces problèmes apparaissent principalement lors de la mise en service d'appareils ou du démarrage d'images non persistantes, affectant principalement les déploiements en entreprise et dans l'éducation, il est inquiétant que Microsoft ait mis autant de temps à reconnaître la situation.
Dans son blog, Microsoft a indiqué « qu'après avoir provisionné un PC avec une mise à jour cumulative mensuelle Windows 11, version 24H2, publiée en juillet 2025 ou après (KB5062553), diverses applications telles que StartMenuExperiencehost, Search, SystemSettings, Taskbar ou Explorer peuvent rencontrer des difficultés ». Il est amusant de constater qu'en juillet dernier, la société affirmait que Windows 11 24H2 était la version Windows la plus fiable jamais conçue.
Ces dernières semaines ne sont pas de tout repos pour Microsoft. La grande enseigne a corrigé une panne de Microsoft 365 qui rendait les fichiers inutilisables ; ce type de panne semble se produire assez régulièrement.
Du côté de Windows, la situation est probablement pire. Microsoft a été critiqué par Nvidia, car le dernier Patch Tuesday entraîne des problèmes de performances dans les jeux. Le fabricant de GPU a publié un pilote de correction d'urgence pour résoudre ces problèmes.
Cette annonce fait suite à la vive réaction négative à laquelle le responsable Windows de la société a récemment été confronté en raison de l'évolution du système d'exploitation vers un OS agentique, comme cela a été dévoilé en début de semaine.
Tout cet enchainement d'évènements a peut-être contribué à ce que Microsoft reconnaisse publiquement que plusieurs fonctionnalités centrales de Windows 11 sont gravement défaillantes. Cet aveu rare met en lumière un ensemble de dysfonctionnements profonds touchant le cœur même de l’OS : le Shell, l’interface, les modules XAML et divers processus qui structurent l’expérience utilisateur. Pour les professionnels de l’informatique, cette situation soulève des inquiétudes majeures quant à la stabilité du système, à la gestion de parc et à la stratégie de mise à jour.
Selon les détails rendus publics par l’éditeur, différents correctifs déployés ces derniers mois entraînent des plantages ou des comportements anormaux. Les symptômes sont variés : un menu Démarrer qui refuse de s’ouvrir, un explorateur de fichiers instable, la barre des tâches qui cesse de répondre, les Paramètres système qui ne s’affichent plus, des erreurs d’initialisation de ShellHost ou de StartMenuExperienceHost, voire des crashs répétés d’Explorer.exe.
Dans certains scénarios, l’interface se retrouve dans un état inutilisable dès la première connexion de l’utilisateur. Les environnements non persistants — par exemple les solutions VDI utilisées en entreprise — sont particulièrement touchés. Ce pattern suggère que le problème ne se situe pas uniquement dans l’interface, mais bien dans le chemin de provisioning des applications essentielles au cœur de Windows.
Il est intéressant de noter que, bien que Microsoft ne reconnaisse le problème qu'en novembre 2025, celui-ci existe depuis la mise à jour Patch Tuesday de juillet 2025 (KB5062553), soit depuis quatre mois. De plus, comme Windows 11 25H2 partage la même base de code que la version 24H2, la dernière mise à jour des fonctionnalités de Windows 11 est également concernée.
Dans l'article d'assistance, Microsoft explique :
D’où vient la panne ?Après avoir équipé un PC avec Windows 11, version 24H2, mise à jour cumulative mensuelle publiée en juillet 2025 ou après (KB5062553), diverses applications telles que StartMenuExperiencehost, Search, SystemSettings, Taskbar ou Explorer peuvent rencontrer des difficultés.
Cela se produira dans les cas suivants :
Première connexion utilisateur après l'application d'une mise à jour cumulative.
Toutes les connexions utilisateur à une installation OS non persistante telle qu'une infrastructure de bureau virtuel (VDI) ou équivalent, car les packages d'application doivent être installés à chaque connexion dans de tels scénarios.
Microsoft explique que la source du problème se situe dans certains composants XAML intégrés aux mises à jour récentes. XAML, qui alimente de larges parties de l’interface moderne de Windows 11, semble échouer au moment où l’OS initialise des vues essentielles pendant la création ou la préparation du profil utilisateur.
Cet échec provoque un effet cascade : si une seule vue XAML critique ne s’affiche pas ou ne se charge pas correctement, c’est tout le Shell de Windows qui peut s’écrouler. Lorsque la barre des tâches, le menu Démarrer ou l’explorateur tombent en panne, l’OS reste techniquement « en vie », mais l’utilisateur n’a plus les moyens d’interagir avec la machine autrement qu’en passant par des outils d’urgence comme PowerShell ou le Gestionnaire des tâches.
Une situation très préoccupante pour les entreprises
Pour les administrateurs systèmes, la reconnaissance officielle de ces dysfonctionnements a plusieurs implications concrètes. La première concerne le déploiement des mises à jour : certaines organisations appliquent encore un processus automatisé ou semi-automatisé, ce qui les expose à des défaillances massives en chaîne. Le risque est particulièrement élevé dans les environnements où les postes sont créés dynamiquement, comme les bureaux virtuels persistants ou non persistants.
La deuxième implication porte sur la productivité. Pour de nombreux utilisateurs, un menu Démarrer en panne ou un explorateur instable ne sont pas de simples désagréments : ce sont des blocages complets du poste de travail, entraînant des heures perdues et des interventions support d’urgence.
Enfin, cette crise de stabilité renforce une question que beaucoup de DSI posent déjà en interne : Windows 11 est-il suffisamment mature pour un déploiement massif ? Certains envisagent désormais de retarder leurs migrations, d’autres de réfléchir à des stratégies hybrides incluant des versions LTSC ou un maintien prolongé de Windows 10.
Les mesures annoncées par Microsoft
Face à l’ampleur du problème, Microsoft a publié des instructions temporaires pour réenregistrer les packages affectés via des scripts PowerShell. Ces scripts permettent parfois de restaurer le Shell ou de relancer les composants XAML défaillants.
Cependant, ces solutions ne constituent pas un correctif. Elles relèvent davantage du contournement, et ne garantissent pas que le problème ne reviendra pas après une nouvelle connexion ou un nouveau déploiement. Aucun calendrier précis n’a été annoncé pour une correction définitive, laissant les équipes IT dans une période d’incertitude.
Microsoft assure néanmoins travailler sur un correctif complet, mais reconnaît que la résolution demandera du temps, vu la nature profonde du dysfonctionnement.
Un problème qui interroge la qualité logicielle
L’incident révèle un malaise plus large. Windows 11 s’est construit sur une stratégie d’évolution rapide, avec un rythme de livraisons soutenu et une intégration croissante des composants modernes, souvent étroitement liés à des frameworks en évolution continue.
Cette cadence, combinée à la montée des fonctionnalités “agentiques” et à la refonte permanente de l’expérience utilisateur, pourrait fragiliser le socle traditionnel de l’OS. Lorsque des modules critiques comme le Shell, la barre des tâches ou StartMenuExperienceHost tombent en panne simultanément, cela indique un problème dans la chaîne de tests, dans l’architecture ou dans la gestion du cycle de vie des composants.
Pour les entreprises, cet épisode relance le débat sur l’équilibre entre innovation rapide et stabilité structurelle. Windows 11 se veut moderne, connecté, intelligent. Mais il doit d’abord être fiable.
La mise à jour Windows 11 25H2 rend les claviers et souris USB inutilisables
Depuis le déploiement du correctif en octobre, de nombreux messages affluent sur les forums officiels de Microsoft et dans les forums spécialisés. Tous décrivent le même scénario : après installation, si Windows rencontre un problème et que l’utilisateur tente d’ouvrir le mode de récupération, aucun périphérique USB n’est reconnu. Le curseur reste immobile, les touches muettes, et le système de secours devient inutilisable.
Le Windows Recovery Environment (WinRE, environnement de récupération Windows) est un ensemble d'outils de dépannage intégrés à Windows pour réparer les problèmes qui empêchent le système de démarrer correctement. Il permet de lancer des options comme la réparation au démarrage, la restauration du système, la réinitialisation de l'ordinateur, l'accès à l'invite de commande et le mode sans échec. WinRE peut être lancé en passant par les paramètres de Windows ou en maintenant la touche Maj enfoncée tout en redémarrant l'ordinateurPareil pour moi... Le clavier et la souris ont cessé de fonctionner après la dernière mise à jour (pré-25h2) en mode de récupération. Tout fonctionnait correctement avant la dernière mise à jour. Pensant que cela venait peut-être de mon combo sans fil, j'ai débranché tous les périphériques USB, branché un clavier/une souris filaires, redémarré Windows, appuyé sur SHIFT-RESTART, mais le clavier et la souris ne fonctionnaient toujours pas...
J'ai raté « l'ancienne » touche F8 lors du démarrage pour passer en mode sans échec...
Dans le cas présent, WinRE se lance bien… mais ne détecte plus les périphériques d’entrée USB.
Les conséquences sont dramatiques. Sans clavier ni souris, impossible de naviguer dans les menus de restauration ou de saisir le mot de passe BitLocker. Même les utilisateurs avancés, capables d’utiliser l’invite de commandes pour restaurer le système, se retrouvent bloqués avant même de pouvoir taper la moindre commande.
Certains ont trouvé des solutions de fortune : connecter un ancien clavier PS/2 (quand leur carte mère dispose encore du port), utiliser un hub avec compatibilité BIOS, ou créer un support de récupération externe sur un autre ordinateur. Mais pour l’immense majorité, c’est un mur infranchissable.
Le bug ne se limite pas à un périphérique ou un constructeur précis : tous les claviers et souris USB semblent concernés, qu’ils soient sans fil, Bluetooth avec dongle, ou câblés.
Il va sans dire qu'il s'agit là de fonctions Windows essentielles, indispensables à l'utilisation du système. Par conséquent, un correctif doit être publié dès que possible, même si le bug n'affecte qu'une petite partie de la base installée de Windows. Malheureusement, Microsoft n'a communiqué aucune estimation, indiquant seulement qu'il travaillait à une solution.
Néanmoins, la société a partagé quelques solutions de contournement, notamment l'enregistrement manuel des paquets manquants et l'exécution de scripts PowerShell sur des installations non persistantes du système d'exploitation.
Le souci est que ce ne sont pas les seuls problèmes rencontrés par les utilisateurs de Windows 11. Entre la récente dégradation des performances qui a nécessité un correctif urgent du pilote et les rapports incessants d'échecs de mises à jour, le système d'exploitation semble n'avoir jamais été aussi défaillant. Microsoft devrait se concentrer sur la réparation du système d'exploitation avant de promouvoir ses fonctionnalités d'IA controversées. Avec toutes les fonctionnalités superflues qui ont été ajoutées à Windows 11 ces derniers temps, il n'est pas étonnant que le système d'exploitation soit truffé de bugs. En plus de consommer des ressources précieuses, celles-ci ajoutent également de nouveaux points de défaillance. Microsoft ferait mieux de se ressaisir avant que Linux et Mac ne grignotent davantage sa base d'utilisateurs.
merci à Developpez.com
