New Glenn 9x4
Blue Origin vient d’annoncer une série de mises à jour majeures pour son futur lanceur lourd, New Glenn. Au programme : des moteurs BE-4 et BE-3U beaucoup plus puissants et l’apparition d’une nouvelle variante super-lourde baptisée New Glenn 9×4. De quoi challenger le Starship.
L’image est volontairement frappante, et elle sonne déjà comme un défi lancé à la face de SpaceX. Dans un tweet publié le 20 novembre, le PDG de Blue Origin, Dave Limp, a partagé un visuel comparant la mythique fusée Saturn V, qui a servi au programme Apollo pour convoyer des astronautes sur la Lune, à une nouvelle version de sa fusée New Glenn.
Constat immédiat : cette variante de la fusée New Glenn s’annonce plus grande que la Saturn V, qui culminait déjà à près de 111 mètres. À titre de comparaison, l’actuelle mouture de New Glenn, la fusée lourde de Blue Origin, atteint les 98 mètres — c’est une hausse de plus de 13 %. Et surtout, cela place cette New Glenn v2 au niveau du Starship.

Saturn V comparée à New Glenn. // Source : Dave Limp New Glenn 9×4 vs Starship
Or, force est de constater que les dimensions annoncées de cette New Glenn 9×4 (c’est son nom) avoisinent celles de l’actuel Starship, la fusée géante de SpaceX — celle-ci grimpe à un peu plus de 124 mètres dans sa troisième version (et doit atteindre ultérieurement 142 mètres avec la 4e génération). De fait, Blue Origin se place au niveau de sa rivale SpaceX.
Cette variante super-lourde de la New Glenn 9×4 (ces chiffres reflètent le nombre de moteurs par étage de ce lanceur, par rapport à l’actuelle New Glenn 7×2) doit permettre de propulser des charges utiles encore plus grosses à différentes orbites (orbite basse, injection trans-lunaire ou orbite géosynchrone).
Dans le détail, les performances annoncées sont les suivantes :
70 tonnes en orbite terrestre basse ;
20 tonnes en injection trans-lunaire ;
14 tonnes en orbite géosynchrone ;
Au passage, ce mastodonte exploitera une plus grande coiffe, atteignant 8,7 mètres de diamètre, ce qui permettra aussi de déployer des charges plus volumineuses — par exemple des satellites de grande taille, des structures pour l’exploration lunaire, des engins en lien avec le Golden Dome ou des mégaconstellations de satellites.
Moteurs plus puissants, coiffe réutilisable, coûts optimisés…
Mais la New Glenn 9×4 n’est pas le seul développement annoncé par Blue Origin. « À partir du NG-3, nous allons progressivement mettre en place une série de mises à niveau du système de lancement New Glenn afin d’augmenter les performances de charge utile, la cadence de lancement et la fiabilité », a fait savoir la société.
NG-3, qui fait référence au troisième vol opérationnel de la New Glenn, fixé au premier trimestre 2026, doit ainsi commencer à intégrer des moteurs à de meilleures performances, à la fois pour le premier étage (moteurs BE-4) et pour le second (moteurs BE-3U). Objectif : fournir plus de poussée et, donc, atteindre de meilleures performances.
Concernant les sept moteurs BE-4, la poussée doit augmenter d’environ 15 % ; quant aux moteurs BE-3U, on parle d’une amélioration de 25 %. À cela s’ajoutent aussi l’ambition d’avoir une coiffe réutilisable (comme SpaceX), un système de protection thermique plus performant et réutilisable ainsi qu’un design moins coûteux pour le réservoir.Il reste maintenant à concrétiser ces plans, qui, pour l’instant, n’existent que sur papier. Reste que Blue Origin, qui semblait loin derrière SpaceX, vient de renverser son image en l’espace de quelques semaines — notamment grâce à la réussite, dès le deuxième vol de New Glenn, de l’atterrissage contrôlé du booster sur une barge.
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